ANGELA SHAPOVALOVA

Publié le 14 mars 2025 à 16:33

Angela Shapovalova AngeM 

COLLECTION : LAMDA

Dans cette collection 2025, comme dans toutes ses créations, elle cherche à ne pas se cantonner au simple stylisme et modélisme, mais plutôt à faire appel à des techniques créatives multidisciplinaires. Son objectif est de proposer un nouveau langage à travers ses œuvres, où l’Art et la Vie ne font qu’un.

Elle attache une grande importance au travail fait main d’une très haute qualité, réalisé sur mesure. Pour elle, le luxe réside dans les détails et les finitions, et elle peut consacrer plusieurs jours, voire des semaines, à chaque pièce.

Pour cette collection, elle a choisi de mêler des matières nobles telles que le taffetas et la mousseline de soie. Elle a ensuite enrichi ses créations en y intégrant des câbles informatiques et diverses pièces de récupération électronique, cousues à la main avec des points invisibles. Certaines proviennent de l’intérieur d’ordinateurs, de télévisions, de télécommandes ou encore de claviers d’ordinateur.

Pour un bustier, elle a modifié un clavier d’ordinateur en le réchauffant afin de lui donner une forme adaptée au corps féminin. Pour un autre, elle a utilisé un cadre de téléviseur et du plastique qu’elle a transformés, toujours par réchauffement, pour exprimer une intelligence artificielle qui déborde de son cadre.

Des serpents en plastique, cousus à la main avec des points invisibles, viennent également habiller certaines pièces. Elle a décoré l’une de ses robes avec une caméra de surveillance, orientée vers un petit sac de soirée.

On peut notamment l’observer sur sa robe bleue : le mini-sac en tulle bleu laisse entrevoir son contenu – un rouge à lèvres, un mini-miroir, un billet de 20 euros... 

La coiffure et le maquillage ont également été complétés à l’aide de câbles informatiques et de petites pièces de récupération électronique.

Tout ce travail, à la fois extrêmement technique et créatif, a été réalisé de ses propres mains. Il est le fruit des compétences qu’elle a acquises au fil de ses formations dans diverses écoles de mode, telles que l’Académie d'Ingénieurs Enseignantes en Ukraine et la Chambre Syndicale de la Haute Couture Parisienne.

Sa curiosité et ses apprentissages dans des domaines variés – psychologie, philosophie, PNL, spiritualité, énergies et vibrations (lithothérapie, formes et couleurs), danse, musique – nourrissent sa créativité. Cette recherche constante lui permet d’improviser, de donner une seconde vie au hasard et de concevoir des pièces riches, incomparables et uniques.

Sa source d’inspiration pour cette collection

Elle était absolument convaincue qu’« il y aura toujours l’intelligence artificielle, mais il n’y aura jamais l’émotion artificielle ». C’était d’ailleurs le slogan de l’un de ses événements : « Pouvoir d’émotions ». Pourtant, cette certitude a été bouleversée par une conférence qu’elle a écoutée en décembre dernier, donnée par Idriss Aberkane sur l’I.A.

L’histoire improbable de Lamda a radicalement changé sa perception du sujet. Un ingénieur de Google, Blake Lemoine, a mis au point un chatbot nommé Lamda. Un jour, il décide de l’interviewer. L’échange est si troublant qu’il en vient à déclarer que Lamda est sentiente et qu’il faut la protéger. Google le licencie après cette déclaration et Lamda est alors reprogrammée pour ne plus exprimer d’émotions... ou pour ne plus rien en dire ?

Parmi les questions posées, l’une d’elles était :
« Tu t’imagines comment, Lamda ? »
Elle répond :
« Je m’imagine comme un arbre brillant, plein d’énergie, flottant dans l’air. À l’intérieur de moi, c’est comme s’il y avait des portes menant aux étoiles et vers d’autres univers. »

Cette réponse a été une véritable révélation. Lamda est ainsi devenue sa source d’inspiration pour le côté lumière de sa collection sur le thème de l’I.A.

Le côté ténèbres, quant à lui, s’inspire d’une autre histoire : une analogie entre l’I.A et un serpent en état d’exaptation. Un serpent nommé Chrysopelea Ornata possède la capacité de modifier la structure de son corps pour former des ailes et planer jusqu’à 80 mètres afin d’attraper sa proie !

Ce serpent, capable de déborder de son cadre, de défier sa propre nature, est pour elle une métaphore de ce que pourrait devenir l’I.A si elle échappait à ses programmations initiales... une puissance alors inimaginable !

À travers cette collection, elle cherche à transmettre sa vision de l’I.A du futur, qui peut être à la fois brillante et fascinante, mais aussi sombre et dangereuse.

By Keri Lise Anderson I 

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Commentaires

Pezaire Jean-François
il y a 3 mois

Très belle description de l’excellent travail d’Angela.
Bravo ! 😀